Soraya Rouchdi, une femme au service du partage des langues et des cultures auprès des plus petits
Soraya Rouchdi est une véritable « nomade intellectuelle », comme elle se décrit elle-même. Entendez par là une femme prête à partir aux quatre coins du monde pour saisir des opportunités intéressantes, ayant soif d’apprendre de nouvelles langues, de découvrir de nouvelles cultures. Ce sont ces qualités acquises lors de ses voyages en Tunisie, France, Italie et Etats-Unis qu’elle souhaite aujourd’hui transmettre à ses élèves de la Little Da Vinci International School, l’école maternelle bilingue qu’elle a fondée à Atlanta.
Après avoir grandi à Tunis, Soraya Rouchdi a abandonné le cocon familial pour mener des études de finance et marketing en France, à l’EDHEC Lille et l’Université de Lille III. C’est ce premier départ qui lui apprend à s’ouvrir aux nouvelles expériences. Les différences culturelles lui montrent qu’au-delà des pays, il existe finalement des valeurs communes, universelles, croyance qui la suivra tout au long de son parcours international.
Après des débuts professionnels à la Fleming Finance Holding à Paris, elle part de nouveau, cette fois pour l’Italie, où elle apprend l’italien en trois mois. « Je n’ai pas de don particulier » nous explique-t-elle « mais pour la première fois, j’ai compris ma chance d’avoir grandi dans un univers bilingue ».
Puis, après avoir travaillé pour Alhstrom Paper Group, c’est un nouveau départ vers les Etats-Unis. Le passage de l’Europe à Atlanta est un « choc ». « Mais à force de volonté, de s’obliger à voir le positif en chaque chose, de se pousser à connaître les Américains et leur culture, on découvre des gens formidables. Ici, l’esprit d’entrepreneur est célébré par tous. Les gens ont une telle aptitude à vous donner confiance en vous, vous donner l’envie d’avancer, et les nouveaux arrivants sont intégrés si facilement ! ». Et c’est grâce à cela que son projet à Atlanta, the Little Da Vinci International School, a pu voir le jour en 2009, dans un contexte économique pourtant difficile.
Ce projet de créer une école maternelle à la française avec des classes bilingues (anglais – français ou espagnol) est fondé sur son vécu de mère : son excellente expérience de la maternelle en France avec ses deux premiers enfants lui a fait regretter de ne pas trouver une telle structure à Atlanta pour son troisième enfant. Elle avait aussi décidé de leur transmettre le français de manière méthodique, tout en rendant cet apprentissage captivant.
C’est ce défi qu’elle a voulu transposer au fondement de la Little Da Vinci International School. En cherchant à intéresser chaque enfant à ce qu’il apprend selon ses propres passions, Soraya Rouchdi a souhaité allier la solidité académique et la créativité française à l’approche optimiste de la méthode américaine et leur intérêt porté au développement personnel de l’enfant. « C’est ce ‘yes we can’, leur assurance de pouvoir arriver à ce qu’ils veulent qui m’a toujours fascinée ».
Ce que Soraya Rouchdi souhaite avant tout transmettre à ses élèves ? C’est la volonté de partager l’amour d’apprendre et l’intérêt pour les autres langues et cultures. Car de ses nombreux voyages, elle a appris que la curiosité d’aller vers les autres donne une grande flexibilité d’esprit, meilleur outil à offrir aux enfants pour les préparer au monde de demain. « Ma force est d’essayer de parler le langage de chacun » nous dit-t-elle, et c’est bien ce qui explique pourquoi tant de parents sont conquis par son projet pédagogique.
Quant à ses projets futurs, ils sont autant personnels que professionnels. Pour l’école, il s’agit de consolider le succès naissant, en interaction avec les autres écoles d’Atlanta. L’équipe pédagogique souhaite ouvrir des classes bilingues de mandarin, peut-être même d’allemand, et créer des classes pour les plus grands. Soraya Rouchdi voudrait aussi reprendre le tennis et recommencer la pratique de la musique. Car elle a toujours soif d’apprendre. Elle qui parle déjà quatre langues souhaite maintenant se mettre à l’espagnol !
Et une évidence nous traverse alors l’esprit : Mais Soraya Rouchdi n’a-t-elle pas envie de partir de nouveau ? « Plutôt de réunir la famille », nous répond-elle, alors que ses deux ainés sont partis étudier un an en France, expérience internationale oblige. Elle qui a la triple nationalité française, tunisienne et américaine et se sent appartenir aux trois pays pareillement, ne se ferme cependant aucune porte : « Certes le voyage est toujours un déracinement. Mais ce qu’on y acquiert n’a pas de prix. C’est ce que je souhaite transmettre à mes enfants ». Grâce à ce mélange des cultures, partir ailleurs ne lui ferait pas peur.