Le rêve épicurien de Cyril Blacha
Alors immobilisé à la suite d’un accident en route pour Paris, alors qu’il venait d’obtenir un poste d’inspecteur des impôts, Cyril Blacha se mit à rêver de nouveaux horizons. Ce natif de Provence, désireux de voir le monde et vivre la vie pleinement, partit pour l’île ensoleillée et tropicale de la Saint Barthélémy, dans les Antilles françaises, où il travailla dans la restauration, jusqu’à ce qu’il s’y sente trop à l’étroit. C’est alors qu’il accepta l’invitation, en 1999, d’un ami et compatriote installé aux Etats-Unis l’invitant à venir l’aider à gérer un nouveau restaurant. C’est ainsi que Cyril Blacha arriva à Atlanta, puis Roswell, qui ne comptait alors que trois restaurant sur Canton Street.
Au cours des six premiers mois, il voyagea le long de la côte Est, visitant de beaux lieux chargés d’histoire tels que Charleston et Savannah. Mais c’est Roswell qui captura son cœur. Avec ses parcs et marchés, ses petites rues et maintenant seize restaurants, cafés et terrasses, cette ambiance très européenne l’amena à s’y sentir comme chez lui. Bien sûr, son coup de foudre avec une belle Américaine rencontrée alors qu’il travaillait dans un restaurant facilita les choses. Ils se marièrent, fondèrent une famille, puis s’installèrent.
Après plusieurs années passées à travailler pour le restaurant de son ami, Cyril Blacha vint en aide à son épouse Kelly, alors à la tête de son propre restaurant, Party Chic, très apprécié des fins palais depuis trois ans maintenant. Au cours d’un voyage dans le Sud de la France, l’idée d’ouvrir un petit marché tel ceux que l’on peut trouver en Europe, germa dans l’esprit de Kelly. C’est ainsi que Roswell Provisions vit le jour, aussitôt que l’espace situé sous le restaurant fut libéré.
Roswell Provisions, ouvert en septembre 2011, offre une immersion dans la vie d’antan agrémentée d’une foison de produits français et européens difficilement trouvables ailleurs. Promeneurs et amateurs de lèche-vitrines attirés par la magie du lieu et son décor, s’assoient pour apprécier une pâtisserie faite-maison et un cappuccino fraîchement moulu ou simplement viennent acheter leur dîner, à emporter. Pour ceux au palais raffiné ou peut-être simplement en mal du pays, Roswell Provisions propose du pain et des pâtisseries, des légumes bios produits localement, de la viande de qualité importée d’Europe, des pâtes fraîches et une sélection de plus de cent fromages, disponibles à la coupe. De plus, la boutique dispose d’un choix de cent crus.
Cependant, qu’est ce qui rend cette boutique si remarquable si ce n’est son côté très humain et familial ? Cyril Blacha goûte et avalise chaque produit ; il ne vendra pas quelque chose qu’il n’aime pas. Sa mère, qui vit à Cannes, confectionne les sachets de toile utilisés comme récipiendaires des herbes de Provence qu’elle envoie plusieurs fois par mois afin d’être utilisés dans le processus de macération de l’huile d’olive également en vente. Son épouse s’occupe de toutes les tâches créatives, allant des délicieux cupcakes aux étiquettes de prix et il n’est nul doute que son souci du détail subjugue l’œil du visiteur. Et, bien entendu, les trois garçons, âgés respectivement de 7, 13 et 15 ans, aiment à venir à la boutique après l’école, pour goûter d’un croissant puis faire leurs devoirs. Cyril Blacha, lui-même, admet qu’un des côtés qu’il préfère de son métier est et de pouvoir piquer un petit fromage par-ci, un boudin blanc aux truffes par-là et éventuellement une bouteille de vin pour le dîner.
Grâce à son travail à Roswell, Cyril Blacha a trouvé un parfait équilibre entre deux mondes très différents : la simplicité et la légèreté de la vie dans le Sud de la France et le rythme intrépide, favorable à l’esprit d’entreprise des États-Unis qu’il apprécie tout autant. Bien qu’il n’ait que rarement l’occasion de pratiquer sa passion du vélo, faute de temps, Cyril Blacha qui a trouvé son créneau dans cette ville de Géorgie, ne peut s’imaginer ailleurs. Avec sa sœur et sa famille, également aux Etats-Unis, son épouse et ses enfants à ses côtés et sa mère qui envisage de les rejoindre un jour, qui l’en blâmerait ?