Amélie de Gaulle, une « petite France » à Nashville
Le 2 septembre prochain, le Consul général de France à Atlanta, M. Pascal Le Deunff, annoncera officiellement la nomination de Mme Amélie de Gaulle en tant que Consule honoraire de France à Nashville.
Cette passionnée d’art et de culture française accueille cette nomination avec beaucoup d’humilité : « J’ai été très agréablement surprise par cette proposition des autorités françaises. J’y suis très sensible, cette responsabilité compte beaucoup pour Nashville qui a toujours voulu tisser des liens avec la France ».
Amélie de Gaulle, dont le patronyme et la filiation résonnent dans le patrimoine historique français, a quitté Paris il y a maintenant vingt-et-un ans pour Nashville, y suivant son mari. Un éloignement géographique qui lui a quelque part permis de se réapproprier cette France qu’elle aime tant et dont elle parle avec tendresse. Associant une éducation gaullienne d’une certaine idée de la France que l’on sent ancrée en elle, avec un goût prononcé pour l’art, c’est tout un art de vivre à la française qu’elle a reproduit en plein cœur du Tennessee et qu’elle a voulu faire partager dès son arrivée.
Cette petite nièce du Général de Gaulle a grandi dans le 2ème arrondissement de Paris au rythme de la présidence de son grand-oncle. Education discrète, « il s’agissait de ne pas se faire remarquer », alors que le nom de Gaulle, déjà chargé d’Histoire, retentissait particulièrement entre l’avènement de la Vème République et les événements de mai 1968.
Très tôt sensibilisée à l’art de part sa branche maternelle, elle pratique assidûment le violon durant son enfance. Mais ce sont vers les arts plastiques qu’elle oriente sa carrière en étant admise à la prestigieuse école Camondo à Paris et en devenant architecte d’intérieur.
Arrivée à Nashville en 1989, elle a vu cette ville évoluer mais les qualités de serviabilité, de gentillesse et d’assistance qu’elle prêtait à ses habitants restent inchangées. « Cette ville pleine de célébrités a réussi à ne pas basculer dans le snobisme. On y ressent un véritable esprit de camaraderie, un dynamisme permanent et la vie culturelle y est de très grande qualité. Elle gagne à être davantage connue ».
Même si elle a eu l’opportunité de rentrer en France, elle décide de rester à Nashville jugeant qu’il aurait été difficile pour ses enfants, Suzanne et Valentin, aujourd’hui âgés de 18 et 16 ans, de changer d’environnement. Tout en les éduquant dans ce système américain qu’elle juge bon pour eux, elle choisit de se consacrer à nouveau à son métier et fonde en 1997 son cabinet d’architecte Amélie de Gaulle Interiors à Nashville. « Je n’ai pas signé de pacte avec Nashville mais j’aime ma vie ici, j’y apporte ce que je connais de la culture française par mon métier et ma façon de vivre. J’ai pensé qu’il était important de conserver un rythme de vie à la française. Par exemple, tous les soirs nous dînons aux chandelles avec les enfants, nous avons recréé une petite France chez nous ».
Pudique sur ses origines, elle comprend néanmoins les curiosités qu’elles attisent et concède gracieusement de partager quelques souvenirs lorsqu’on l’interroge. De ses yeux d’enfants, elle parle de de Gaulle comme d’un homme très doux et attentionné en famille, presque timide et loin de la posture distanciée du personnage public. Il s’agit d’un honneur et d’une grande responsabilité pour elle de porter ce nom. Elle en est l’une des rares garantes et s’efforce d’en être à la hauteur dans sa façon de vivre. Des attitudes de respect, de courtoisie et d’éducation qu’elle transmet à ses enfants. Des qualités qu’Amélie de Gaulle met à présent bénévolement au service des Français et Américains de Nashville en tant que Consule honoraire de France.
Photographie de Dennis Wile.