Une recherche interdisciplinaire entre Atlanta et la Lorraine

Un travail de recherche franco-américain publié en mars dernier, a permis de déchiffrer des inscriptions sur une croix funéraire en plomb datant du XVIème siècle. L’artefact, qui est exposé au musée Charles-de-Bruyères de Remiremont, a été excavé en 1843 à l’emplacement du cimetière de l’ancienne abbaye de la ville. Déjà, la corrosion du matériau empêchait la lecture des inscriptions.

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Les professeurs Alexandre Locquet (gauche) David Citrin (droite) de Georgia Tech se tiennent devant une image de la croix funéraire du XVIème siècle utilisée dans leur étude. Crédit : Nicolas Jacquet

Grâce à une technologie d’imagerie à haute fréquence (Terahertz) et à de nouveaux programmes d’analyse d’images, l’équipe de chercheurs - menée par David Citrin, professeur au département d’ingénierie électrique et informatique à Georgia Tech à Atlanta, et Alexandre Locquet, ingénieur de recherche à Metz dans le laboratoire de recherche international IRL 2958 entre le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et Georgia Tech - a pu détecter les mots gravés sous la corrosion, sans modifier ou endommager l’objet. Les inscriptions détectées sur la croix ont ensuite pu être analysées par Aurélien Vacheret, directeur du musée Charles-de-Bruyère, qui a identifié des mots et phrases en latin correspondant à la prière Pater Noster ou « Notre Père ».

Les ondes à haute fréquence utilisées par cette technologie ont une capacité de pénétration forte, permettant l’analyse radiologique des matériaux, la caractérisation de différentes couches et des reliefs. Ce type de technologie permet l’analyse non invasive de différents matériaux, ce qui la rend très utile pour des études d’artefacts archéologiques ou d’œuvres d’art en plus de son utilisation dans l’industrie, par exemple pour la détection de dommages dans le fuselage des avions.
Le laboratoire IRL 2958, établi en 2006, est une unité de recherche jointe franco-américaine entre le CNRS et Georgia Tech, qui regroupe plus de 60 chercheurs dont une moitié est établi sur le campus de Georgia Tech à Atlanta et l’autre moitié est installée à Metz. Les chercheurs sont spécialisés dans l’étude des matériaux, la robotique, l’optique, et la simulation des systèmes complexes.

Dernière modification : 05/08/2022

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